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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 07:05
18 schémas cognitifs inadaptés qui contribuent aux troubles de la personnalité

Voici les modèles cognitifs du développement des traits de personnalité inadaptés de Aaron Beck et Jeffrey E. Young qui constituent de grands classiques de la psychologie cognitive. 

STRATÉGIES SUR-UTILISÉES 

Pour Beck, les troubles de la personnalité résultent d'une sur-utilisation de stratégies ou de comportements adaptatifs pour la survie de l'espèce tels que la compétition, la dépendance, l'évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l'agression, l'isolement et la grandiosité.

Alors que la personne qui n'a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques, celle présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide même lorsqu'elles sont clairement désavantageuses.

Par exemple, alors qu'il est adapté d'être méfiant et sur ses gardes dans un coin très criminalisé d'une ville, la personne paranoïaque peut réagir de façon méfiante envers des gens même si les faits objectifs et sa propre expérience lui indiquent qu'ils sont probablement dignes de confiance. Cette rigidité dans les comportements est sous-tendue par une rigidité dans les façons de comprendre et de percevoir les situations. 

LES SCHÉMAS (CROYANCES) 

Le concept de schéma cognitif, principalement introduit par Beck, désigne les croyances (connaissances) de base qui constituent la compréhension qu'a une personne d'elle-même, du monde et des autres. Ces croyances s'élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie, celles de l'enfance étant particulièrement marquantes. 

La personne "en santé" a des croyances de base adaptées et relatives (je suis une personne raisonnablement compétente; le monde présente des dangers mais est relativement sécuritaire; les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants envers moi, etc.). Celle qui présente un trouble de la personnalité, au contraire, détient des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (je suis incompétent, mon univers est hors de mon contrôle, les gens sont indignes de confiance, etc.). 

À un moment particulier, selon le contexte et les événements, un schéma (ou un ensemble de schémas) peut être activé ou "dormant". Une fois activé, il constitue la base à partir de laquelle la personne interprète et réagit à la réalité. Chez une personne présentant un trouble de la personnalité, certains schémas sont activés, à tort, dans un très large éventail de situations. Une personne présentant un trouble de la personnalité évitante, par exemple, peut avoir un schéma de danger et de menace activé même lorsqu'elle se trouve avec des gens qui la supportent, ce qui influence l'interprétation des agissements de ces gens (ils ne me trouvent pas intéressant). Cette interprétation détermine ses réactions émotives (anxiété) et ses comportements (retrait). Une personne narcissique peut se conduire de façon compétitive alors qu'elle travaille dans un contexte égalitaire. La personne histrionique peut se conduire de façon théâtrale dans une entrevue pour un emploi. 

Chaque trouble de la personnalité repose sur un ensemble spécifique de croyances et de comportements. Par exemple, la personne dépendante croit qu'elle est incompétente et incapable de se débrouiller seule. Elle a alors tendance à surdévelopper des stratégies pour compter sur les autres et éviter les décisions et les défis importants. Elle ne développe pas suffisamment l'autonomie et la capacité de prendre des décisions. La personne évitante croit qu'elle n'est pas digne d'amour ou de considération et qu'elle est vulnérable. Elle a tendance à éviter l'intimité, les critiques et les émotions désagréables. Elle manque d'ouverture, d'affirmation et de tolérance émotionnelle. La personne obsessionnelle-compulsive croit que son monde peut se désorganiser et met donc beaucoup d'emphase sur les règles, la responsabilité et le contrôle. Elle manque de spontanéité, d'insouciance et de flexibilité. La personne borderline partage plusieurs croyances rigides et négatives avec d'autres troubles de personnalité (je suis inadéquat, je suis fautif, je suis vulnérable, je suis impuissant, je vais être abandonné), ce qui conduit à des comportements extrêmes. 

LES SCHÉMAS INADAPTÉS DE YOUNG 

Young identifie 18 schémas inadaptés, dits schémas précoces d'inadaptation, qui sont sous-jacents à des troubles de la personnalité. Une personne peut toutefois posséder certains de ces schémas à différents degrés (plus ou moins rigides et activés facilement) sans rencontrer tous les critères diagnostiques d'un trouble de la personnalité. Ces schémas se développent tôt dans l'enfance, selon l'expérience vécue, et continuent à s'élaborer tout au long de la vie en servant de base pour l'interprétation de la réalité. Ils sont pris pour acquis et considérés comme irréfutables par la personne, de telle sorte que certaines problématiques qui ont leur origine dans l'enfance peuvent se maintenir longtemps dans la vie adulte. 

Ces 18 schémas sont les suivants (tels que présentés par Cottraux et Blackburn): 

Schémas précoces de séparation et de rejet

La certitude que ses besoins de sécurité, de stabilité, d'affection, d'empathie, de compréhension, d'approbation et de respect ne seront pas satisfaits. Cette certitude a une origine familiale typique : il s'agit de familles où règnent un climat de séparation, avec explosion, changement, rejet, punitions. Les parents sont stricts, froids ou bien maltraitent l'enfant. 
Abandon/instabilité
Le manque de stabilité ou de fiabilité, perçu, de ceux qui offrent soutien et sens de l'appartenance à un groupe. Il s'accompagne du sentiment que les personnes "importantes" ne continueront pas à donner appui, force ou protection parce qu'elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère), peu fiables, ou ne sont pas toujours présentes; parce qu'elles mourront bientôt ou parce qu'elles abandonneront la personne pour quelqu'un de "mieux " qu'elle. 

Méfiance/abus
La personne s'attend à ce que les autres la fassent souffrir, la maltraitent, l'humilient, mentent, trichent et profitent d'elle. En général la souffrance infligée est perçue comme intentionnelle ou résultant de négligence extrême et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d'être constamment défavorisé par rapport aux autres ou de toujours " tirer la courte paille ". 

Manque affectif
La personne a la certitude que les autres ne donneront pas le soutient affectif dont elle a besoin. On peut distinguer trois catégories principales :
- Manque d'apports affectifs : absence d'attention, d'affection, de chaleur, ou d'une présence amicale.
- Manque d'empathie : absence de quelqu'un de compréhensif qui vous écoute et de quelqu'un à qui parler de soi-même.
- Manque de protection : absence de quelqu'un de fort qui guide et conseille. 

Imperfection/honte
La personne se juge imparfaite, " mauvaise", inférieuer ou incapable; le révéler entraînerait la perte de l'affection des autres. Ceci peut inclure : l'hypersensibilité aux critiques, à l'abandon et au blâme. Il peut exister une gêne, avec des comparaisons avec les autres et un manque de confiance en soi. La personne peut ressentir la honte des imperfections perçues, celles-ci peuvent être internes (par exemple : égoïsme, colère, désirs sexuels inacceptables) ou externes (par exemple : défaut physique, gêne sociale). 

Isolement/aliénation
Le sentiment d'être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et/ou de ne faire partie d'aucun groupe ou communauté. 

Schémas précoces de manque d'autonomie et performance

Les exigences vis-à-vis de soi-même et du monde externe ne correspondent pas à la capacité (perçue) de survivre, d'agir indépendamment et d'arriver à une réussite suffisante. Ceci peut être lié à une origine familiale typique : famille " étouffante " où l'enfant est surprotégé, la confiance en soi est sapée et les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : il en résulte un déficit d'apprentissage des compétences sociales. 
Dépendance/incompétence
Croire à sa propre incapacité de faire face seul aux responsabilités journalières (par exemple, prendre soin de soi-même, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions). Dit souvent, " je suis incapable de... " 

Peur des événements inévitables/incontrôlables
Peur exagérée d'une catastrophe que l'on ne pourra pas éviter. Ces craintes se portent sur une ou plusieurs possibilités:
- Santé : crise cardiaque, sida
- Émotions : par exemple perde la raison
- Catastrophe naturelle ou phobie : ascenseurs, crime, avions, tremblement de terre. 

Surprotection/personnalité atrophiée
Attachement émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les parents, au détriment d'une adaptation sociale normale. Très souvent, croyance qu'au moins l'un des individus ne peut pas survivre à l'autre, ou être heureux sans lui. Peut avoir le sentiment d'être étouffé par les autres, ou doute de lui-même, de sa propre identité. Sentiment d'être vide, sans but; ou, dans des cas extrêmes, questionne sa propre existence. 

Échec
Croyance que l'on a échoué, que l'on échouera, que l'on est incapable de réussir aussi bien que les autres (études, carrière, sports, etc.). Souvent, la personne se juge stupide, inepte, sans talent, ignorante, inférieure aux autres, etc. 

Schémas précoces de manque de limites

Il peut s'agir de manque de limites internes, de manque de responsabilité envers les autres, ou de l'incapacité à soutenir des buts à long terme. Ceci peut mener à des problèmes concernant les droits des autres, ou concernant ses propres objectifs. L'origine familiale typique est à rechercher du côté de parents faibles, trop indulgents, qui ne peuvent faire appliquer la discipline. L'enfant n'est pas encouragé à prendre des responsabilités, à tolérer un certain manque de confort, ou n'est pas suffisamment surveillé et guidé. 
Droits personnels/dominance
Ceci correspond au besoin de faire, ou d'obtenir, exactement ce que l'on veut sans considérer ce qu'il en coûte aux autres; ou à une tendance excessive à affirmer sa force, son point de vue et à contrôler les autres à son propre avantage sans considérer leur désir d'autonomie. Le sujet est caractérisé par des exigences excessives et un manque général d'empathie. 

Manque de contrôle de soi/discipline personnelle
Le problème central est l'incapacité ou le refus de contrôle de soi. La personne ne peut supporter d'être frustrée dans ses désirs et est incapable de modérer l'expression de ses émotions et impulsions. Sous une forme atténuée: elle essaie à tout prix d'éviter ce qui est pénible tels que les conflits, les confrontations, les responsabilités et l'effort, au détriment d'un sens de la satisfaction personnelle ou de son intégrité. 

Schémas précoces de dépendance aux autres

Ils correspondent globalement à une importance excessive attachée aux besoins, désirs, réactions des autres, aux dépens de ses propres besoins afin d'obtenir leur affection ou leur approbation, par peur d'être abandonné ou pour éviter les représailles. Fréquemment, il existe une colère refoulée dont la personne n'est pas consciente. Elle n'a pas un accès conscient, manque à ses propres sentiments et tendances. L'origine familiale de ce schéma doit être recherchée du côté d'une affection qui relève du conditionnel : pour se sentir aimé de ses parents, pour obtenir leur approbation, l'enfant réprime ses tendances naturelles. Les besoins des parents (affectifs, sociaux, leur style de vie) passent avant les besoins et réactions de l'enfant. 
Assujettissement
Le comportement, l'expression des émotions, les décisions, sont totalement soumis aux autres parce ce qu'on se sent forcé d'agir ainsi, en général pour éviter colère, représailles ou abandon. Selon la personne, ses propres désirs, opinions et sentiments ne comptent pas pour les autres. En général, elle montre une docilité excessive mais réagit vivement si elle se sent prise au piège. Il existe presque toujours, une colère refoulée contre ceux à qui il se soumet, provoquant des troubles de personnalité (par exemple : comportement passif/agressif, explosion de colère, symptômes psychosomatiques, troubles affectifs, drogues). 

Abnégation
Un souci exagéré de toujours considérer les autres avant soi-même; cette considération est volontaire. Les raisons sont en général : peur de faire de la peine aux autres; pour éviter de se sentir coupable d'égoïsme; ou pour maintenir un contact perçu comme nécessaire aux autres. Mène souvent à une hypersensibilité aux souffrances des autres. La personne peut éprouver le sentiment que ses propres besoins ne sont jamais satisfaits, d'où un ressentiment envers les autres. 

Besoin d'approbation
Le problème central est un besoin excessif de l'attention, de l'estime et de l'approbation des autres; ou faire ce que les autres demandent, que cela corresponde ou non à ce que l'on veut de soi-même. L'estime de soi est formée à partir des réactions des autres et non à partir d'opinions et de valeurs personnelles. Parfois, une importance exagérée est accordée au style de vie, aux apparences, à l'argent, à la concurrence ou à la réussite - être le meilleur, le plus populaire - afin d'obtenir estime ou approbation. Fréquemment, les choix importants de la vie sont faits sans rapport avec le sujet; ou sont des choix qui n'apporteront pas de satisfaction; hypersensibilité au rejet; ou envie de ceux qui ont mieux réussi. 

Schémas précoces d'hypervigilance et inhibition

Le problème principal est le contrôle exagéré des réactions, des sentiments et des choix pour éviter les erreurs ou pour maintenir des règles personnelles rigides dans sa conduite et dans sa performance, souvent aux dépens d'autres aspects de la vie: plaisirs, loisirs, amis; ou au détriment de sa santé. Origine familiale typique : sans joie; travail, devoir, perfectionnisme, obéissance, éviter les erreurs, sont des considérations beaucoup plus importantes que bonheur, joie, détente. Souvent, pessimisme et anxiété sont apparents : tout pourrait se désagréger si l'on ne se montre pas toujours vigilant. 
Peur d'événements évitables/négativité
Est au premier plan la crainte exagérée que, dans des contextes divers (travail, situation pécuniaire, relations interpersonnelles), tout va tourner au pire; ou bien on retrouve une prise en considération fréquente et persistante de tous les aspects négatifs de la vie : souffrance, mort, conflit, culpabilité, ressentiment, problèmes non-résolus, erreurs possibles, etc., qui s'accompagne d'une minimisation ou d'un déni des aspects positifs et optimistes. Souvent, il existe une peur exagérée de commettre des erreurs et la crainte de leurs conséquences : ruine, humiliation, situation intolérable. Ces personnes sont fréquemment anxieuses, pessimistes, mécontentes et indécises. 

Surcontrôle
Le contrôle excessif des réactions spontanées (actions, sentiments, paroles) est là généralement pour éviter les erreurs, la désapprobation d'autrui, les catastrophes, le chaos ou par peur de ne pouvoir maîtriser ses impulsions. On peut distinguer :
- La répression de la colère et de l'agressivité.
- Le besoin compulsif d'ordre et de précision.
- La répression d'impulsions positives (joie, affection, excitation sexuelle, jeux).
- L'adhérence excessive à la routine et au rituel.
- La difficulté à reconnaître ses propres faiblesses, ou à exprimer facilement ses propres sentiments ou besoins. Souvent ces attitudes sont appliquées aux proches. 

Idéaux exigeants
La conviction que l'on doit s'efforcer d'atteindre et de maintenir un niveau de perfection dans son comportement ou sa performance représente un idéal destiné à éviter les critiques. Ces exigences amènent à une tension constante; s'arrêter dans ses efforts ou se détendre devient impossible. Une critique constante de soi-même et des autres est effectuée. Par conséquent la personne souffre des déficits de plaisirs, détente, santé, estime de soi, satisfaction personnelle et relations interpersonnelles. On peut distinguer :
- Le perfectionnisme, importance excessive attachée aux détails et sous-estimation de sa propre performance.
- Des règles rigides; l'importance du devoir. Ces règles s'appliquent à de nombreux aspects de la vie : morale, culture, religion.
- Préoccupation constante de temps et d'efficacité : toujours faire plus et mieux. 

Punition
La tendance à se montrer intolérant, très critique, impatient et à " punir " les autres, et soi-même, s'ils n'atteignent pas le niveau de perfection que l'on exige. Ceci entraîne : la difficulté à pardonner les erreurs ou les imperfections - en soi ou chez les autres - l'incapacité de considérer les circonstances atténuantes; et un manque d'empathie, de flexibilité, ou l'incapacité d'admettre un autre point de vue.

LA RIGIDITÉ DES SCHÉMAS 

La personne "en santé" ajuste ses schémas (ses croyances) à mesure qu'elle expérimente de nouvelles situations, ce qui lui permet de développer des comportements variés, adaptés aux différentes situations. Les schémas inadaptés présents dans les troubles de la personnalité ont cependant tendance à se maintenir. Young décrit trois types de processus ou de stratégies qui contribuent à ce maintien. Selon qu'une personne met davantage en oeuvre l'un ou l'autre de ces types de processus, elle vit différemment un schéma: elle capitule, fuit ou contre-attaque. La plupart des gens ont recours à un mélange de ces stratégies. 

Le maintien des schémas (capitulation): 
La personne pense, ressent et réagit selon son schéma. Elle juge incorrectement les gens et les circonstances de façon qui renforce les croyances reliées à son schéma. Elle crée des situations et choisit des relations qui entretiennent son schéma. Diverses distorsions cognitives maintiennent les jugements erronés. Par exemple, l'attention sélective consiste à ne voir que les faits qui confirment le schéma. Ainsi la personne histrionique peut ne pas remarquer qu'elle est souvent plus appréciée lorsqu'elle est plus discrète. Nous présentons dans le Dossier Dépression (section Processus cognitifs) les différents types de distorsions cognitives par lesquelles l'interprétation de la réalité peut être biaisée de façon à se conformer aux schémas. Il est fréquent de recréer et de rechercher les contextes familiers dans lesquels nous avons grandi. Par exemple, la personne qui a le schéma d'imperfection trouve naturel de tolérer des gens qui la critiquent, ce qui maintient son schéma. Elle se comporte de telle sorte qu'on continue à la critiquer et à la déprécier. De même, l'apparente froideur de la personne qui a un schéma d'exclusion influe sur l'accueil que lui font les gens. La personne qui a un schéma d'abandon (croyance qu'elle est toujours susceptible d'être abandonnée) trouve souvent naturel d'investir dans la relation avec un partenaire qui craint de s'engager. 

L'évitement des schémas (fuite):
La personne évite de penser à des questions reliées au schéma et évite les situations qui peuvent activer le schéma et faire vivre des sentiments négatifs de tristesse, de honte, d'anxiété ou de colère. Elle est souvent inconsciente de l'existence de son schéma. Elle le nie. La personne avec un sentiment d'imperfection peut fuir l'intimité. La personne avec un schéma d'exclusion peut fuir les rassemblements, les réunions de travail, les congrès, les partys. La personne ayant le schéma d'échec peut fuir le travail, les études et les nouveaux projets. La personne avec un schéma de dépendance peut fuir les situations où elle doit faire preuve d'autonomie. Ces évitements empêchent de tester ses schémas et de les modifier graduellement. 

La compensation (contre-attaque):
La personne pense et réagit de façon opposée à son schéma. Cependant ses comportements sont souvent trop extrêmes et contribuent à maintenir son schéma. Par exemple, la personne avec un schéma de carence affective peut tellement réclamer d'attention qu'elle éloigne les autres et se retrouve encore plus privée d'affection. Une personne peut développer un sentiment de supériorité qui est à l'opposé du sentiment d'imperfection vécu dans l'enfance. Elle peut consacrer beaucoup d'énergie à son prestige et à sa situation sociale et choisir ses relations de façon à se sentir supérieur. Cette contre-attaque empêche toutefois, entre autres, l'intimité. 

LA CONSCIENTISATION DES SCHÉMAS 

La personne pour qui un ou des schémas représentent un problème n'en a souvent pas conscience. Soit parce que les croyances associées à ces schémas lui semblent tellement naturelles et évidentes qu'elles ne sont pas remarquées, soit parce qu'elle évite ou contre-attaque (voir La rigidité des schémas). Toutefois, ces schémas déterminent l'interprétation des situations que la personne vit, c'est-à-dire ce qu'elle se dit au sujet de ces situations. Ces interprétations, appelées pensées automatiques, sont des pensées observables plus facilement accessibles à la conscience que les schémas. Par exemples: qu'est-ce que les gens vont dire?; il faut que tout soit fait à temps; comment osent-ils me traiter ainsi?; il se désintéresse de moi; je ne suis pas capable de rester seule, etc.. Les pensées automatiques manquent souvent d'objectivité et présentent des . Elles sont logiques par rapport aux croyances sous-jacentes mais elles sont souvent inexactes dans la situation vécue. Elles présentent, ce qui a été appelé des distorsions cognitives

Ces interprétations de la réalité déterminent les émotions et les comportements. Par exemple, la personne obsessionnelle-compulsive peut être anxieuse dans une situation où elle craint de ne pas performer assez bien. Ce qui peut l'amener à prendre trop de temps et d'énergie, à dépasser ses limites et à négliger d'autres besoins pour que tout soit parfait dans les moindres détails, etc.. La personne narcissique peut devenir agressive si elle n'obtient pas un traitement de faveur. C'est l'observation des pensées automatiques, des réactions émotives et des comportements qui peuvent mettre la puce à l'oreille concernant les croyances qui les sous-tendent. 

TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ ET SANTÉ MENTALE 

Lorsqu'activés, les schémas inadaptés provoquent des émotions intenses qui mènent fréquemment, directement ou indirectement, à divers problèmes psychologiques souvent associés aux troubles de la personnalité, tels la dépression, l'anxiété, la panique, la solitude, les relations destructrices, l'abus d'alcool, de drogues, de nourriture et des désordres psychosomatiques. Le plus souvent c'est au sujet de l'un de ces problèmes que la personne souffrant d'un trouble de la personnalité consulte un psychologue ou un médecin.
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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 06:47

Brain Researchers Can Detect Who We Are Thinking About

FMRI scans of volunteers' media prefrontal cortexes revealed unique brain activity patterns associated with individual characters or personalities as subjects thought about them

Scientists scanning the human brain can now tell whom a person is thinking of, the first time researchers have been able to identify what people are imagining from imaging technologies.

Work to visualize thought is starting to pile up successes. Recently, scientists have used brain scans to decode imagery directly from the brain, such as what number people have just seen and what memory a person is recalling. They can now evenreconstruct videos of what a person has watched based on their brain activity alone. Cornell University cognitive neuroscientist Nathan Spreng and his colleagues wanted to carry this research one step further by seeing if they could deduce the mental pictures of people that subjects conjure up in their heads.

“We are trying to understand the physical mechanisms that allow us to have an inner world, and a part of that is how we represent other people in our mind,” Spreng says.

Imagining others
His team first gave 19 volunteers descriptions of four imaginary people they were told were real. Each of these characters had different personalities. Half the personalities were agreeable, described as liking to cooperate with others; the other half were less agreeable, depicted as cold and aloof or having similar traits. In addition, half these characters were described as outgoing and sociable extroverts, while the others were less so, depicted as sometimes shy and inhibited. The scientists matched the genders of these characters to each volunteer and gave them popular names like Mike, Chris, Dave or Nick, or Ashley, Sarah, Nicole or Jenny.

The researchers then scanned volunteers’ brains using functional magnetic resonance imaging (fMRI), which measures brain activity by detecting changes in blood flow. During the scans, the investigators asked participants to predict how each of the four fictitious people might behave in a variety of scenarios — for instance, if they were at a bar and someone else spilled a drink, or if they saw a homeless veteran asking for change.

“Humans are social creatures, and the social world is a complex place,” Spreng says. “A key aspect to navigating the social world is how we represent others.”

The scientists discovered that each of the four personalities were linked to unique patterns of brain activity in a part of the organ known as the medial prefrontal cortex. In other words, researchers could tell whom their volunteers were thinking about.

“This is the first study to show that we can decode what people are imagining,” Spreng says.

Unlocking brain’s personality models
The medial prefrontal cortex helps people deduce traits about others. These findings suggest this region is also where personality models are encoded, assembled and updated, helping people understand and predict the likely behavior of others and prepare for the future.

“The scope of this is incredible when you think of all the people you meet over the course of your life and are able to remember. Each one probably has its own unique representation in the brain,” Spreng says. “This representation can be modified as we share experiences and learn more about each other, and plays into how we imagine future events with others unfolding.”

The anterior medial prefrontal cortex is also linked to autism and other disorders were people have problems with social interactions. These findings suggest people with such disorders may suffer from an inability to build accurate personality models of others. Further research could not only help diagnose these diseases, but also help treat such disorders, researchers say.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 07:39

How Your Moral Decisions are Shaped by a Bad Mood

Weighty choices can be shifted by surprising factors

Imagine you’re standing on a footbridge over some trolley tracks. Below you, an out-of-control trolley is bearing down on five unaware individuals standing on the track. Standing next to you is a large man. You realize that the only way to prevent the five people from being killed by the trolley is to push the man off the bridge, into the path of the trolley. His body would stop the trolley, saving the lives of the five people further down the track.

What would you do? Would you push the man to save the others? Or would you stand by and watch five people die, knowing that you could have saved them? Regardless of which option you choose, you no doubt believe that it will reflect your deeply held personal convictions, not trifles such as your mood.

Well, think again. In a paper published in the March edition of the journal Cognition, a group of German researchers have shown that people’s mood can strongly influence how they respond to this hypothetical scenario. Though this general observation is well-known in the literature on moral judgments and decision making, the current paper helps to resolve a question which has long lurked in the background. That is, how does this happen? What is the mechanism through which moods influence our moral decisions?

Early research showed a difference between personal moral decisions, such as the footbridge problem above, and impersonal moral decisions, such as whether to keep money found in a lost wallet. Areas of the brain usually characterized as responsible for processing emotional information seemed to be more strongly engaged when making these personal as opposed to impersonal moral decisions, they found. These scientists concluded that emotions were playing a strong role in these personal moral judgments while the more calculating, reasoning part of our mind was taking a siesta.

Unfortunately, given the various shortcomings of previous investigations on this particular topic, there are a variety of other explanations for the observation that emotions, or the more general emotional states known as moods, affect how people may respond to the footbridge scenario.

For example, moods could influence the thought process itself.  This is the “moral thought” hypothesis: just as something like attention may change our thought process by biasing how we perceive two choices, mood could also bias our thought process, resulting in different patterns of moral thinking. This is different from the “moral emotion” hypothesis, which suggests that emotions directly change how we feel about the moral choice. That is, our good mood could making us feel better (or worse) about potentially pushing, and therefore more (or less) likely to do it. Resolving this ambiguity with neuroimaging studies such as the one detailed above is difficult because of fMRI’slow temporal resolution – a brain scan is similar to taking a camera with the exposure set to a couple of seconds. This makes it difficult to faithfully capture events which happen quickly, such as whether moods change the experience of the decision, or if they directly influence the thought process.

To test these competing ideas, participants were first put into a specific mood by listening to music and write down an autobiographical memory. Those in the positive mood condition listened to Mozart’s Eine Kleine Nachtmusic and wrote down a positive memory, while those in the negative mood condition listened to Barber’s Adagio for Strings, Opus 11 and wrote down a negative memory. The participants in the neutral mood condition listened to Kraftwerk’s Pocket Calculator and wrote about a neutral memory.

 

After this mood induction procedure, participants were then presented with the trolley scenario. Some participants were asked: “Do you think it is appropriate to be active and push the man?” while others were asked “Do you think it is appropriate to be passive and not push the man?”.

Participants in a positive mood were more inclined to agree to the question, regardless of which way it was asked. If asked if it was okay to push, they were more likely to push. If asked if it was okay not to push, they were more likely to not push. The opposite pattern was found for those in a negative mood.

If mood directly changed our experience of potentially pushing — the moral emotion hypothesis — then putting people in a positive mood should have made them more likely to push, no matter how the question was asked. The ‘moral thought’ hypothesis, on the other hand, accounts for these results quite nicely. Specifically, it is known from previous research that positive moods validate accessible thoughts, and negative moods invalidate accessible thoughts. So, for example, if I ask you if it’s okay to push, you will begin to consider the act of pushing, making this thought accessible. If you’re in a positive mood, that mood acts on this thought process by making you more likely to feel as though this is an acceptable behavior – it validates the thought of pushing. On the other hand, if I were to ask if it is okay to not push, the positive mood should validate the thought of not pushing, leading you to feel like not pushing is an acceptable behavior. Negative mood, which invalidates accessible thought, has a parallel effect, but in the opposite direction. Thus, this idea fits well with the observed pattern of results in this experiment.

These findings raise some further questions, some of which psychologists have been attempting to answer for a long time. Emotions and logical thought are frequently portrayed as competing processes, with emotions depicted as getting in the way of effective decision-making. The results here are another demonstration that instead of competing, our emotions and our cognitions interact and work closely to determine our behaviors. In fact, some researchers have recently begun to suggest that the division between these two is rather tough to make, and there may not actually be any meaningful difference between thought and emotion. After all, if moods and emotions play a fundamental role in information processing, what differentiates them on a functional level from other basic kinds of cognitive processes, such as attention or memory? This paper obviously doesn’t resolve this issue, but it is certainly another piece of the puzzle.

It would also be exciting, as the authors say, to see how more specific emotions might influence our moral decision-making. Anger and sadness are both negative emotions, but differ in important ways. Could these subtle differences also lead to differences in how we make moral judgments?

This paper demonstrates that our professed moral principles can be shifted by subtle differences in mood and how a question is posed. Though there are plenty of implications for our daily lives, one that arguably screams the loudest concerns the yawning gap between how humans actually think and behave, and how the legal system pretends they think and behave. The relative rigidity of western law stands in stark contrast to the plasticity of human thought and behavior. If a simple difference in mood changes how likely one person is to throw another over a footbridge, then does this imply that the law should account for a wider variety of situational factors than it does presently? Regardless of how you feel, it is clear that this paper, and behavioral science in general, should contribute to the decision. Having a legal system based on reality is far preferable to one based on fantasy.

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 10:45

 

Alors que l'économie de la créativité a déjà pris le pas sur l’économie de la connaissance et face à une déresponsabilisation des collaborateurs, le management traditionnel montre ses limites de compétences et nous invite à redécouvrir les vertus de la confiance et de l'autonomie comme leviers de performances.

Devant ce constat il semble obligatoire de revoir les rôles de la fonction managériale ou de la supprimer comme certains le conseille.

Si l’on en croit Gary Hamel et son article « Fisrt, let’s fire all the managers », la suppression pure et simple du management est possible. C’est en tout cas ce qu’il a décrit pour la société "Morning star", entreprise nord-américaine leader sur le marché des sauces tomates.

 En réalité, Gary Hamel qui aime la provocation, ne décrit pas une société sans aucun manager. Il décrit une société qui a revu son modèle managérial dont voici les termes essentiels.

Le management, maillon faible de toute organisation ?

Gary Hamel fait un constat en 4 points pour répondre à cette interrogation.

1er constat : le management coûterait cher : A mesure qu’une organisation grossit, le nombre de managers évolue de manière proportionnelle ce qui génère un surcoût pour l’organisation. Les managers étant normalement mieux payés que les employés de la base. Sans compter qu’il faut un manager pour encadrer des managers, puis des managers de managers de managers.

3.   3ème constat : le management ralentirait les prises de décisions et donc les initiatives : Plus les strates managériales sont nombreuses, plus le circuit d’approbation des projets et de réponses est ralenti et soumis au bon vouloir d’une poignée d’individu.

4.  4ème constat : le management occasionnerait un coût supplémentaire : La structure hiérarchique déresponsabilise les individus et tue dans l’œuf la capacité d’initiative.

On comprend pourquoi on peut rêver d’une entreprise sans managers ?  Et pourquoi on entend parler d’un effarant recul du management ou des appels à un management recentré sur l’humain ?

Parce que, bien souvent, les managers passent malheureusement plus de temps à contrôler le travail de leurs équipes qu’à les guider vers l’accomplissement de leurs missions, à élaborer des process qu’à imaginer ce que sera le business demain, à reporter à un, deux, voire trois niveaux hiérarchique de l’atteinte des objectifs qu’à manager leurs équipes effectivement.

 Mais alors, que peut-on faire ?

On garde les managers mais on change le modèle managérial 

Hamel, par goût de la provocation, force le trait et choisit la voie de la caricature. En réalité, ce ne sont pas les managers qui coûtent cher mais le modèle managérial fondé sur un modèle taylorien de contrôle qui coûte plus qu’il ne rapporte. Toute organisation a besoin de leaders, de personnes qui portent la vision de l’entreprise et donnent du sens au travail de chacun. Donner du sens, se poser en relais des valeurs de l’entreprise, transformer la mission de l’entreprise en vision partagée… voilà déjà une posture différente !

 Des entreprises l’ont compris et ont tenté de repenser leur matrice managériale.

§  La fonderie FAVI, dont l’ancien dirigeant a fondé son management sur l’idée que la confiance rapporte plus que le contrôle, fait office depuis plusieurs décennies de village gaulois dans un secteur d’activité sinistré. Voyez-vous même le témoignage Jean-François Zobrist :


 

§  Michel Hervé, qui a fait de son entreprise de 1200 salariés un lieu où les managers ne sont pas là pour expliquer aux collaborateurs comment faire leur travail mais se comportent comme de véritables intra-entrepreneurs.

 

§  La biscuiterie POULT dont le P-DG, Carlos Verkaren, est persuadé que le modèle managérial est devenu le principal avantage concurrentiel d’une entreprise. De fait, il a choisi d’aplanir l’organisation hiérarchique de son entreprise et de faire l’innovation une ambition partagée par tous les salariés.

 

§  HCL Technologies, cette multinationale indienne rendue célèbre par son modèle managérial a gagné de nombreuses part de marché grâce à son concept “Les employés d’abord, les clients ensuite“.

 

§  Isaac Getz, dans son livre, Liberté et Cie, décrit de nombreux autres exemples dans des domaines variés tels que la production de vin, le centre d’appel, le secteur automobile, l’entretien et le ménage… L’étude de ces entreprises lui permette d’affirmer que  l’entreprise où les salariés sont libres vaincra toujours les concurrents traditionnels

 

Au début du siècle dernier, le taylorisme et le fordisme ont révolutionné l'organisation du travail et le management pour pouvoir pour répondre à une nouvelle ère industrielle et sociale.

Cet environnement économique et social à évolué ce qui impose désormais aux entreprises de s’adapter en permanence aux besoins du marché, de créer le business de demain, d’innover pour rester compétitives et donc de manager les structures différemment.

Cette écosystème ne peut plus aller de pair avec un modèle managérial hiérarchique qui réagira toujours trop lentement; alors accompagnons nos managers à instaurer un management plus responsabilisant et plus motivant. Et faisons de nos systèmes managériaux une vrai Intelligence Managériale pour booster les performances au sein de nos structures.

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 09:58

livre blancLe livre blanc de l’Intelligence Managériale

 

 

 

Faire évoluer le management nous direz-vous, tout le monde en parle mais personne ne le fait, mais alors pourquoi ?

Lors de nos formations, nos stagiaires montrent la plupart du temps un grand intérêt à notre approche managériale centrée sur la production mais cela leur semble souvent infaisable pour plusieurs raisons :

« C’est d’abord au niveau de management supérieur d’avoir cette vision, on ne peut rien faire si nos managers ne nous laissent pas d’initiatives.

Votre approche est intéressante mais nous ne pouvons pas la mettre en place dans un environnement où tout est urgence et où on ne prend jamais le temps de se poser pour réfléchir.

Comment responsabiliser les personnes dans un environnement où l’échec est d’abord perçu comme une faute individuelle et où en premier lieu, on cherche un responsable.

Comment laisser les personnes décider de leur façon de faire quand tout est focalisé sur l’atteinte des résultats et que l’application des procédures est contrôlée de manière rigide.

Nous sommes avant tout des experts et nous ne sommes pas formés aux outils de management. Et nos managers, qui sont nos références dans ce domaine, n’appliquent pas cette approche ».

On pourrait pour résumer classer ces problématiques suivant 2 axes.

 Un axe « Environnement » qui englobe toutes les excuses du type : « On ne me laisse pas le choix, je n’ai pas le temps, moi j’aimerais bien mais les autres m’empêchent de le faire… »

A cela nous répondrons : « chaque niveau de management ne dispose-t-il pas d’un espace de liberté ? Chaque manager possède en effet d’un cadre de responsabilisation dans lequel il dispose d’une délégation de décision. Si ce n’est pas le cas, alors la fonction managériale est à remettre en question car qu’elle est alors la valeur ajoutée du manager : uniquement à transmettre les ordres et à contrôler que ces ordres soient respectés à la lettre. Dans ce cas-là comment peut-on motiver et responsabiliser des individus à qui on demande de ne pas avoir de cerveau ? Et surtout pourquoi rechercher des collaborateurs autonomes alors que nous n’avons besoin que de bras opérationnels.

Chaque manager peut appliquer le management tourné vers l’opérationnel à son niveau, dans son environnement. A lui, la charge de réguler ses niveaux de management supérieurs en leur prouvant la rentabilité de ses choix. C’est ce que font déjà la plupart des managers transverses, qui de par leur position, sont obligés d’intégrer les forces opérationnels dans leurs choix fonctionnels.

 Un axe « Ressources » qui concerne les moyens et expertises du manager et qui s’expriment par les justifications du type : « Je n’ai pas les méthodes, je ne sais pas comment faire, je suis un expert pas un manager… »

 Nous répondrons à cette problématique par la proposition d’une approche élaborée par William Edward Deming en 1986.

 

Deming


 

Les « 14 points » de W. Edwards Deming

Pour la transformation du management d’une organisation:

 

1 - Garder fermement le cap de la mission de l’entreprise en améliorant constamment les produits et les services. Gardons en ligne de mire les objectifs de l’entreprise et du service, donnons un sens à nos demandes et assurons-nous que pour notre interlocuteur cette demande est cohérente. Détournons-nous de la vision résultats pour adopter une vision objectifs. Ce n’est pas au management de faire les résultats mais à l’opérationnel. Le manager est là pour faciliter la tâche à réaliser pas pour l’alourdir par des contrôles. Faisons confiance et laissons de l’espace, notre rôle est d’encadrer pour ne pas sortir des limites, mais pas de dire comment faire et de contrôler si l’exécution se réalise comme nous l’avons décidée.
 

2 - Adopter la « nouvelle philosophie ». Les cadres dirigeants doivent prendre conscience des défis d’une nouvelle ère économique, apprendre quelles sont leurs responsabilités et conduire le changement d’une main sûre. Ne soyons pas focalisés sur les risques et les erreurs possibles. Nous ne pourrons jamais tout maîtriser dans un environnement en perpétuelle évolution. Acceptons le lâcher prise. Au lieu de monopoliser toutes les forces actives à identifier et maîtriser l’aléatoire, gardons nos forces pour répondre aux imprévus et aux opportunités. Cultivons la sérendipité et acceptons l’erreur comme levier de progression.
 

3 - Faire en sorte que la qualité des produits ne demande qu’un minimum d’inspection. Intégrer la qualité dès la conception et la fabrication du produit. Les forces opérationnelles tiennent à être fières de leur réalisation. Leur laisser le contrôle et la régulation de leur production revient à optimiser les processus dès la conception et pendant toutes les phases de la fabrication. Lorsqu’un système est en autonomie, il tend naturellement à adopter les processus qui assurent le meilleur résultat pour une dépense d’énergie minimale. Dès lors que l’on fige les processus, le système devient rigide et ne peut plus s’adapter. Intégrer les forces vives de l’entreprise, c’est-à-dire les forces opérationnelles, à la prise de décision assurera une décision plus opérationnelle, une implication à la réalisation de la tâche et un autocontrôle de régulation immédiate assurant la flexibilité du système.
Loyal
 
 
4 - Mettre fin à la pratique des achats au plus bas prix. Chercher plutôt à réduire le coût total. Minimiser le nombre de fournisseurs par article, en établissant des relations à long terme de loyauté et de confiance. Tout n’est pas seulement une question de coûts surtout lorsqu’il s’agit de ressources humaines et de délais. Accepter de perdre du temps peut souvent être un investissement très rentable. Prendre le temps d’étudier un problème pour en identifier la cause permet souvent de trouver des solutions qui résolvent des dysfonctionnements plus profonds. Laissez un expert prendre son temps pour étudier une problématique débouche souvent sur une innovation opérationnelle ou fonctionnelle permettant au système de rester en adéquation avec les attentes. La stratégie de maîtrise de tous les coûts spécifiques montre ses limites dans un environnement en perpétuelle évolution. Ce qui compte ce n’est pas de faire des résultats financiers à chaque étape mais d’avoir le meilleur résultat global. A vouloir rendre toutes les opérations plus rentables, nous sommes obligés d’augmenter les contrôles qui alourdissent les coûts et donc minimisent les résultats globaux.

 
5 - Améliorer constamment tous les processus de production et de service, ce qui entraînera une réduction des coûts. Voilà où sont les pistes d’amélioration. Qui sont à même d’améliorer les processus de production si ce n’est le producteur lui-même ? Le taylorisme nous a appris cela : lorsqu’un producteur fait un geste récurrent la loi du moindre effort s’applique et fait en sorte qu’il optimise son geste naturellement. Déléguons l’amélioration des processus à ce qui les réalisent, la connaissance du terrain leur donne un avantage en compétences et en réalisme.
 

6 - Instaurer une formation permanente pour tous les cadres et tous les membres de la société. Dans un environnement en mutations techniques constantes, tout le monde est persuadé du bien-fondé de la formation. Mais ne limitons pas les formations aux expertises techniques utiles. S’ouvrir à d’autres domaines, s’enrichir de nouvelles méthodes même si on ne les utilise pas immédiatement permet aussi de s’ouvrir à de nouveaux horizons et de nouvelles pratiques. Considérons la formation comme un investissement et non comme un coût. Il ne viendrait à l’esprit de personnes d’investir dans un bien et de ne pas le faire fructifier. Ne considérons plus uniquement la Ressources Humaines mais faisons fructifier le Capital Humain que l’on nous confie.
 
 Guide-copie-1 

7 - Instituer le leadership, nouvelle forme de direction ayant pour but d’aider les personnes à mieux remplir leur mission. Considérons notre mission de manager comme une mission de facilitation. Faciliter les prises de décisions en fournissant des données et des informations réalistes. Faciliter l’opérationnel en étant tourné vers l’amélioration de l’environnement productif et surtout répondre aux besoins de nos collaborateurs avant de répondre aux besoins de la structures. C’est eux qui produisent les résultats, notre rôle est de leur rendre cette production plus facile. Nous ne sommes pas les neurones de nos systèmes économiques, c’est la production qui tient ce rôle. Nous sommes les cellules gliales qui garantissent une meilleure transmission des informations, une meilleure « santé » des organes de production et surtout un environnement plus propice à la production.
 

8 - Faire disparaître la crainte, en sorte que chacun puisse travailler efficacement pour sa société. Comme le dit Isaac Getz dans son article publié dans le Journal de l’Entreprise hors-série n°5 – 2012 : « Psychologiquement parlant, un collaborateur qui sort du bureau de son supérieur avec une solution qu’il n’a pas trouvée, va passer par deux moments: d’abord, l’étonnement et puis immédiatement après, la peur de l’échec. Autrement dit, avant même de commencer à agir, votre salarié va se mettre dans une démarche de justification, et va immédiatement rechercher les excuses qui pourraient expliquer son futur échec. ». Nous avons grandi avec cette peur de l’échec dans notre culture française or l’anticipation de l’échec freine toute velléité de prise de risque, de faire différemment en un mot d’essayer. Mais cette peur de prendre un risque a des répercussions bien plus dramatiques que l’éventuel échec. On préfère dupliquer plutôt qu’innover, on se déresponsabilise de peur d’être responsable et surtout face à une erreur, on fait tout pour la solutionner soi-même pour ne pas être juger comme peu compétent. De plus lorsque, malgré tout une erreur survient, on préfère souvent rechercher le responsable quitte à dépenser inutilement son temps, plutôt que d’investir cette énergie à rechercher le dysfonctionnement du process. Car ne nous leurrons pas, les responsabilités sont tellement diluées que l’on ne sait plus trop qui a pris la décision et souvent celui qui a fait l’erreur ne l’a pas fait avec intention de nuire. Nous oublions simplement qu’une décision n’est qu’un choix fait à un moment donné en fonction d’informations disponibles et, que prendre une décision surtout dans l’urgence, induit une prise de risque. Archimède a pris la décision d’aller prendre un bain et tant mieux pour la science mais nous oublions qu’il aurait pu glisser et s’y noyer. S’il avait réfléchi à cette décision et étudié la meilleure solution où en serait l’état de la science aujourd’hui. Dans chaque décision, il y a une part d’irrationnel ou comme le dit Antonio R Damasio, il y a dans chaque décision une part faible de rationalité et une part élevée d’émotionnalité du moment que cette décision concerne un sujet non identifié. Ne blâmons pas notre esprit cartésien mais gardons à l’esprit que toute décision à sa matérialisation dans le futur et que nous ne sommes pas des extralucides. Accepter l’erreur, c’est lever cette chape de plomb de la responsabilisation en cas d’échec. En conclusion pour faire disparaître la crainte, arrêtons de juger l’individu et évaluons les processus et s’il y a dysfonctionnement, identifions les actions de régulations nécessaires.
 
 cloison

9 - Abattre les barrières entre les départements. Le travail en équipe de toute l’entreprise doit prévoir les problèmes qui peuvent apparaître au cours de la réalisation et de l’utilisation des produits. A l’heure des échanges dématérialisés et de la mondialisation nos structures souffrent de cloisonnement entre services ou entre départements. Combien de fois avons-nous entendu des services se plaindre à propos d’autres services sans chercher à comprendre pourquoi ils avaient agi de la sorte. A l’heure des boites mail surchargées, nous oublions de communiquer. Serait-ce la diversité, la différence qui nous fait peur ou agissons nous seulement par manque de temps et de priorités. Echanger, comprendre pourquoi l’autre fait ce qu’il fait. Intégrer les autres fonctions avec la sienne dans un système global nommé production. La conception d’un produit ou d’un service ne s’arrête jamais à un seul service, un ensemble homogène doit intervenir dans sa réalisation. Plusieurs systèmes sont en interrelation, les achats, les bureaux d’études, la production, la commercialisation, les services supports et bien d’autres. Tous ces services ne sont pas en concurrence, l’ennemi n’est pas en interne. Décloisonner c’est permettre à l’information de circuler librement mais pour cela ne faut-il pas avoir la crainte d’être jugé si l’on commet une erreur. Si vous voulez en être convaincus, lisez « Le diable est dans les cloisons » de JF Zobrist ;
 

10 - Éliminer les exhortations, les slogans et les objectifs qui demandent aux ouvriers d’atteindre le zéro-défaut et d’augmenter le niveau de productivité. Partons du postulat que l’individu est « bon » et qu’il veut bien faire. En tant que parent, nous mettons des règles en place et nous répétons toujours les mêmes slogans uniquement lorsque nos enfants mettent de la mauvaise volonté à réaliser une action ; Mais la plupart du temps lorsqu’ils comprennent l’intérêt de réaliser ce que nous leur demandons alors nous n’avons pas à radoter dix fois la même chose. Hors dans l’entreprise, tout se passe comme si nous considérions les individus en premier lieu étant en désaccord avec les objectifs. On pense aux contrôles et aux sanctions avant même de penser à l’action. Nous, managers, aurions-nous perdu le pouvoir d’intéresser nos collaborateurs. Avons-nous perdu le pouvoir de véhiculer un sens à nos directives afin que chaque producteur s’approprie l’objectif comme un objectif personnel. Retrouvons ce leadership qui est en nous et qui nous permet de mener les équipes à la victoire parce qu’elles y croient. Travaillons sur des valeurs communes, bâtissons des systèmes managériaux autour de valeurs partagées par tous. Nous ne sommes jamais plus motivés que lorsque nous avons à réaliser une tâche qui fait sens pour nous et dans laquelle nous y trouvons notre intérêt. Sens et intérêt, voilà les 2 piliers de toute motivation.
 
 production
 
 
11 - Éliminer les quotas de production, la direction par objectifs et toute forme de direction par les chiffres. Nous ne voyons que trop de managers enfermés dans leur bureau à renseigner de magnifiques indicateurs qui finiront pour la plupart dans la corbeille des boîtes mails des dirigeants. Par manque de concertation, chacun marque son territoire par la création d’un indicateur afin de prendre la meilleure décision possible et nous nous retrouvons avec des tas de tableaux à renseigner dont souvent les variables sont identiques et relativement opaques ; A quoi servent-elles ? A nous évaluer peut être. Qu’il y ait des systèmes d’informations, le fonctionnement de nos systèmes ne peut s’en passer mais qu’ils soient utiles et pas uniquement pour celui qui les lit. Que l’on sache clairement à quoi ils correspondent et pourquoi ils sont faits. Mais surtout qu’ils ne nous empêchent pas de remplir notre première tâche qui est d’être au service de nos équipes et donc auprès d’eux et de leurs préoccupations.
 

12 - Supprimer les obstacles qui privent les ouvriers, agents de maîtrise, ingénieurs et cadres de leur droit à la fierté du travail. Nous avons besoin en tant qu’animal social du feedback de nos congénères pour nous positionner. Savoir que j’ai fait une erreur me permet de m’améliorer et savoir que j’ai participé à une réussite me permet de me réconforter. Pour que je sois fier de ce que j’ai fait, il faut qu’une personne de référence me dise que mon travail est bien fait et qui de mieux que nous, managers pour faire ces feedback. Sans feedback pas de fierté au travail car je ne sais comment me positionner ; Au mieux, vu que je n’ai pas de reproche, je peux supposer que ce n’est pas une erreur, mais est-ce une raison d’être fier de ce que j’ai fait ? Tout humain a besoin de contact et de retours encourageants, alors n’hésitons pas à féliciter sans avoir peur que l’autre nous demande alors de l’augmenter. Un compliment vaut bien plus qu’une prime et dure bien plus longtemps.

 Succès
 
 
13 - Instaurer un programme énergique d’éducation et d’amélioration personnelle. Apprendre à faire grandir les individus. Même si nous avons plus l’habitude d’entendre cette phrase d’un point de vue parental, elle peut aussi s’appliquer à notre rôle de manager. Ne pas avoir peur de se faire dépasser par son collaborateur. Ne pas avoir peur de perdre son collaborateur non plus. Lui donner toutes les chances pour qu’il se développe en fonction de ses aspirations et tant pis si pour cela nous devons le perdre. Depuis les différentes crises de l’emploi où chacun a peur de perdre son poste et où chaque manager a peur de perdre son « bon » éléments les transferts de compétences sont de moins en moins courants. Tragique lorsqu’un expert vient à prendre sa retraite et qu’il quitte la structure apportant toutes ses connaissance. Nous, managers, favorisons les transferts d’expertises, déspécialisons les forces vives de nos structures et permettons leur de bâtir des ponts entre fonctions. Tant que les différents départements seront en concurrence nos structures dépenseront une quantité non négligeable d’énergie à gérer les différents et les différences. A nous managers, de promouvoir la diversité et de créer ainsi de la richesse. Pourquoi ne pas permettre à une personne du service commercial, par exemple, de venir passer un peu de temps en production ou inversement, afin de comprendre les conditions de travail de l’autre et qu’elles sont ses contraintes. Pourquoi ne pas permettre à nos collaborateur d’aller à un stage de management afin qu’il comprenne mieux notre fonction et à terme de mieux communiquer avec lui. Donner un maximum de chance aux individus pour favoriser leur évolution, aussi bien au sein de nos structures qu’à l’extérieur. Offrir cette possibilité, c’est également considérer son interlocuteur comme capable de se développer et donc, lui envoyer un feedback de confiance en ses possibilités. Dernier bénéfice d’une politique de développement et d’amélioration personnelle, la personne plus forte car mieux formée sera d’autant moins dans la crainte de perdre son emploi et travaillera donc avec plus liberté.

14 - Mettre tout le personnel en œuvre pour accomplir la transformation. Dans les « Mers de l’incertitude », Robert Branche expose la pensée stratégique comme la somme de 4 éléments distincts. Au premier niveau (le plus haut), définir sa méta-stratégie qui donnera la valeur de l’entreprise (la mer à atteindre). Deuxième niveau, définir les chemins à suivre pour atteindre cette mer. Au troisième niveau, définir les ressources pour parcourir ces chemins et enfin au dernier niveau, concevoir les actes qui permettront les déplacements. De ces 4 niveaux personne ne peuvent être exclu. Chaque collaborateur, de la structure peut apporter sa pierre à l’édifice et quoi de plus motivant que de réaliser une action dans laquelle j’ai participé à la décision. Intégrer l’ensemble du personnel à la décision peut paraître long et fastidieux ; Il est vrai que le processus de prise de décision va être rallongé. Argumenter (informer), convaincre (prouver l’intérêt) mais aussi écouter (respecter) et intégrer (prendre en considération), telles seront les objectifs du management et pour récompenser tous ces efforts, c’est dans la mise en place que l’on gagnera en efficacité. Moins de résistances par les connaissances des changements, moins de conflits par l’explication et la modulation, moins de peurs car peu d’inconnu et plus d’implication pour la bonne raison que  je sais où je vais et je suis partie prenante de cet objectif. 

     

     

     

    Control

     

    D’après Olivier Zara et Christian Darvogne nous avons bâti la plupart de nos structures sur la stratégie managériale « Command and Control » utile pour mettre en œuvre les décisions c’est-à-dire produire et vendre. Mais aujourd’hui nos structures ne peuvent se satisfaire de cela, d’autres produisent moins cher et vendent donc moins cher aussi. Actuellement nos structures doivent en plus être agiles et pour cela pratiquer également le « Connect and Collabrate ». C’est en combinant ces deux approches que nous resterons dans la compétitivité et assurerons à nos structures des avenirs plus radieux.

     

    Connect


    Comme le dit le bon sens «  à cœur vaillant rien d’impossible » ; Alors même si la tâche nous parait ardue, nous nous devons en tant que managers de mettre en place ces valeurs managériales afin de redonner du plaisir au travail et ainsi d’assurer l’efficience qui caractérise nos structures. Et pour tous ceux qui manquent de courage et qui pensent que seuls les niveaux supérieurs de management peuvent mettre en place de telles politiques, dites-vous que la plupart des évolutions survenues dans notre environnement ne sont jamais arrivées par les systèmes établis. C’est toujours les systèmes en déséquilibre, c’est-à-dire dans une situation difficile, qui les ont menés à terme. Rappelez-vous des dinosaures, lorsque l’environnement a évolué brutalement, ce ne sont pas eux qui se sont le mieux adaptés mais des petits rongeurs qui ont finalement donné ce que nous sommes aujourd’hui.

    Et pour finir, rappelons-nous que l’organisation de nos structures découle du fonctionnement des ménages d’où le terme mesnager qui deviendra manager ou l’art de bien mener son ménage. Or cette organisation familiale basée sur le principe du maître et des exécutants à évoluer ces derniers temps sous l’impulsion de la libéralisation de la femme et de la fin de l’esclavage. Alors pourquoi nos structures ne profiteraient pas des crises actuelles pour remettre en question un style de commandement devenu inadapté.


    Groupe OXALIS – Mars 2012 – Développement et déploiement de l’Intelligence Managériale

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    6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 07:12

    With the President suggesting a multibillion-dollar neuroscience effort, a leading neuroscientist explains the deep conceptual problems with plans to record all the brain's neurons

    The Sherlock Holmes novel The Hound of the Baskervilles features the great Grimpen Mire, a treacherous marsh in Dartmoor, England. Holmes’ protagonist, the naturalist Stapleton, knows where the few secure footholds are, allowing him to cross the mire and reach the hills with rare plants and butterflies, but he warns Dr. Watson that a false step can be fatal, the bog inexorably consuming the unsuspecting traveller. Trying to unravel the complexities of the brain is a bit like crossing the great Grimpen Mire: one needs to know where the secure stepping-stones are, and a false step can mean sinking into a morass. As we enter the era of Big Brain Science projects, it is important to know where the next firm foothold is.

    As a goal worthy of a multi-billion dollar brain project, we have now been offered a motto that is nearly as rousing as “climb every mountain”: “record every action potential from every neuron.” According to recent reporting in the New York Times, this goal, proclaimed in a paper published in 2012, will be the basis of a decade-long “Brain Activity Map” project. Not content with a goal as lofty as this in worms, flies and mice, the press reports imply (and the authors also speculate) that these technologies will be used for comprehensive spike recordings in the human brain, generating a “Brain Activity Map” that will provide the answers to Alzheimers and Schizophrenia and lead us out of the “impenetrable jungles of the brain” that hapless neuroscientists have wandered over the past century.

    Neuroscience is most certainly in need of integration, and brain research will without doubt benefit from the communal excitement and scaled up funding associated with a Big Brain Initiative. However, success will depend on setting the right goals and guarding against irrational exuberance. Successful big science projects are engineering projects with clear, technically feasible goals: setting a human on the moon, sequencing the Human Genome, finding the Higgs Boson. The technologies proposed in the paper under discussion may or may not be feasible in a given species (they will not be feasible in the normal human brain, since the methods involved are invasive and require that the skull be surgically opened). However, technology development is notoriously difficult to predict, and may carry unforeseen benefits. What we really need to understand is whether the overall goal is meaningful.

    The fundamental problem with the goal of measuring every spike of every neuron is one of conceptual incoherence: the proposal does not stand up to theoretical scrutiny.

    According to the paper, the reason we don’t yet understand how the brain works is that brain function depends on so-called “emergent properties” and that these “emergent properties” can only be studied by recording all spikes from all neurons in the brain. “Emergent property” is a troublesome phrase and it is not exactly clear what it means, but the authors also point to correlated or collective behavior of neurons, and to phenomena from physics in which collective behavior plays a role. Further, the authors imply that this correlated or collective behavior cannot be deduced from other levels of observation (including the circuitry), hence the imperative need for the “measure every spike” project.

    What is wrong with this picture? First, brains do not exist in isolation. Spikes are driven by two sources: the intrinsic dynamics of the neuronal network, and external stimuli. Even if one recorded all spikes from all neurons (and for the entire life span of the organism), to make any sense of the data one would have to simultaneously record all external stimuli, and all aspects of behavior. It gets worse: there will be individual variation among animals, and each animal will have a different environmental history. The “comprehensive” measurement exercise would extend ad infinitum.

    One could moderate the number of neurons being recorded from, control the environmental variables, and so on — and then one has returned to the realm of what neuroscientists are doing in any case and we have a specialized technology development project, not a moon shot or a genome project. Still, to understand whether one should focus all energies on greatly increasing the number of neurons being recorded from, we need to answer the theoretical question of what we gain by recording every neuron. If we cannot successfully argue that comprehensive neuronal recordings solve all our problems, then partial observations certainly won’t.

    One is not really interested in the particulars of a given animal’s history of all spikes in the brain: one is interested in characterizing thepotential dynamics of neurons, under all possible circumstances. This is the well-known “competence/performance” distinction from linguistics. Supposing we record all English sentences spoken by someone, and then play that recording back. No one would say that the tape recorder knew English, even though it repeated the same performance.  From a scientific perspective we want to know what the brain is capable of doing in principle, not what it actually does in a specific instance. In other words, we want to understand the laws of brain dynamics, not the details of brain dynamics.

    Here is the rub: what sets the laws of the neural network? Well, it is precisely the circuit connections and the physiology of single neurons that the authors have dismissed. The paper would focus all resources into multi-neuron recordings, without any plan to complete the outstanding task of mapping out the anatomical circuitry, itself a huge project, which we have only begun to seriously address and which provides a much closer analog to the Genome project. The physiological properties of neurons depend on carefully studying individual cells or pairs of cells, also not something that is on the agenda. Once the circuit and cellular physiology is known, we can in principle derive the pattern of every spike from every neuron, under every environmental stimulus. Network structure and cellular physiology determine the dynamical laws governing the neurons, and therefore drive the spiking activity. Positing an “emergent level” of spiking activity that cannot even in principle be predicted from the circuits, physiology, and inputs, is a form of mind-body dualism, that is no longer part of scientific thinking, along with vitalism, the idea that there is a separate “life force” that cannot be reduced to the molecular biology of the cell

    In fact, this is what the recently funded (and controversial) multi-billion dollar European project is geared towards. The Europeans plan to build a comprehensive simulation of human brain activity, starting from details of individual neurons and micro-circuits.  The only problem there is that they don’t actually have the necessary circuits or physiological information (or are extrapolating from the rodent somatosensory cortex to the human). The way to resolve this is not to measure every spike from every neuron, but to map circuit connectivity and measure cellular physiology. It is this recognition that has led us to propose and commence on the project of mapping out mouse brain circuits, a task that is already enormous and will require many more resources to complete.

    Let us now return to the fallacious argument that in order to study the collective dynamics of the neuronal network one must record all neurons. The paper exhibits a curious theoretical disconnect: on one hand the authors point to collective phenomena in physics, and on the other hand they forget the basic lesson we have learned from physics: that as far as collective or thermodynamic behavior goes, the full detailed microscopic behavior of the system does not matter. Only some very limited aspects of the microscopic dynamics filter out to the larger length and time scales: systems exhibit “universal” behaviors independent of much microscopic detail.

    The implication in the paper is that measuring every spike will better enable the discovery of collective phenomena for brains. That is the precise opposite of the discovery and study of collective phenomena in physics. The study of macroscopic behavior, e.g. thermodynamics, came before a detailed understanding of the microscopic dynamics. Statistical mechanics provides bridges to microscopic dynamics in terms of statistical descriptions, not detailed dynamical descriptions. This same is true for other collective phenomena like magnetism, superconductivity and superfluidity, as exemplified by the famous Landau theories. In each case, the phenomena were first discovered at the macroscopic level, studied at the macroscopic level, and even the theoretical framework was established at the macroscopic level; the microscopic measurements and statistical mechanical theories entered at a later stage to refine the understanding already established.

    It is unlikely that we will discover analogs of superconductivity or superfluidity in the brain by measuring every spike from every neuron. Analogs already exist and are being already studied at multiple scales of analysis. Animal behavior provides a close analog of the macroscopic behaviors of physical systems, reflecting the collective output of brains that actually matter for the survival of the organism. The study of psychological phenomena in terms of constructs such as memory, attention, language and affect also get at macroscopic properties of nervous system dynamics, and can be studied in their own right somewhat like the Landau theories in physics, although admittedly without the mathematical precision. Collective dynamics of neurons has long been studied in the form of electroencephalography (EEG). Over the last two decades many labs have gathered spiking data simultaneously from dozens to hundreds of neurons. This has not yet led to any tremendous new insight: in fact, much of the dynamics can be captured by the study of correlations between pairs of neurons.

    Collective behavior in physics is associated with symmetry principles and conservation laws. For example, sound is a collective motion of fluid molecules. The macroscopic equations of motion of a fluid (the Navier Stokes equations) may be written down as consequences of the conservation of mass and of momentum. Linearization of these equations, gives rise to the wave equation, which describes sound. Note that one does not need to start from the microscopic dynamics of the fluid molecules. What is the nervous system equivalent? Not the symmetry principles important in physics (those still apply, but give you back physical phenomena, for example sound), but so called functional constraints – what the organism must be able to do in order to survive, and what shapes the nervous system through the evolutionary process.

    This is related to the “computationalist” perspective, spelled out for the visual system by David Marr among others. This research program starts from the requirements the nervous system faces in order for the organism to survive, and tries to understand the neural circuits and activity from this perspective. “Function shapes form”; the deep principles to understand in physics are the symmetry laws, and in biology they are perhaps engineering principles and evolution. In addition to mapping nervous system architecture, one wants to understand what these principles are as they apply to brains. In order to understand brain dysfunction, one wants to understand the laws of normal function.

    Will we get there faster by mapping circuits and physiology or by working on new multi-electrode technology? Ideally, one should not have to choose, as long as effort doesn’t get narrowly focused on conceptually ill-formed goals such as measuring every spike of every neuron (or simulating the human brain without adequate data). Much of this is not news to the practicing neuroscientist, but worth reminding ourselves as we navigate the new landscape of billion-dollar brain projects. Otherwise we risk the fate of naturalist Mr Stapleton as he rushed across the great Grimpen Mire at the conclusion of the Hound of the Baskervilles: even with all his knowledge and expertise, he stepped into a bog, and was not heard of again.

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    4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 09:15

    Pour tous ceux qui émettent des doutes sur les nouvelles pratiques managériales, voilà quelques réflexion d'Isaac Getz, économiste. Du bon sens à méditer.

     

    http://liberteetcie.com/wp-content/uploads/2013/03/JDE-Ile-et-Villaine-Hors6serie-N5-2012.pdf

     

    Bonne lecture et bonne réflexion.

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    4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 06:47

    Des voix s'élèvent de plus en plus... Des collaborateurs insatisfaits de leurs systèmes de management déshumanisants, des organisations plus adaptées face aux vissicitudes des marchés, des procédures ne réflétant pas la réalité opérationnelle...  Génération Y ou pas nous sommes insatisfaits pour plus de la moitié d'entre nous par les gens qui nous gouvernent au sein de nos organisation. Perte de réalité, demande infondée, manque de concertation, ordre et contre ordre, pour ne citer que les remarques récurrentes que l'on peut entendre. Et pourtant nous pourrions faire mieux. Notre système managérial doit s'adapter à notre époque. Comment demander plus aux gens lorsque le management ne fait aucun effort. Nous sommes restés bloqués à la révolution industrielle au pointde vue ligne managériale et du coup aujourd'hui notre management n'est plus adapté. Ceux qui subissent de plein fouet cette inadaptation sont bien sûr les managers de proximité (chef d'équipes, chef de projets, ...). Cela ne sont pas appelés dirigeants ou managers car ils ne sont là que pour exécuter les ordres "d'en haut". Mais eux sont en première ligne pour vivre quotidiennement le décalage entre ordres et ressources, délai et qualité, et bien sûr lorsque le système dysfonctionne c'est de leur responsabilité puisqu'ils n'ont pas réussis à faire exécuter les demandes stratégiques.

    Arrétons de "manager avec un seul bras" et retrouvons l'usage de nos 2 membres et rejoigneons le mouvement des managers modernes.

     

    http://www.obifiveleblog.fr/combiner-command-and-control-et-connect-and-collaborate/

     

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    Et comme dirait Jean François Zobrist de la fonderie FAVI, arrétons de considérer le salarié comme quelqu'un de mauvais réfractaire au travail. L'homme moderne est bon et est capable de prendre les meilleures décisions opérationnelles.

     

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    Et pour gérer assurer les performances individuelles et d'équipes

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    1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 08:07

    Is Cocoa the Brain Drug of the Future?

     

    Cognition-Boosting Compounds

    It's news chocolate lovers have been craving: raw cocoa may be packed with brain-boosting compounds. Researchers at the University of L'Aquila in Italy, with scientists from Mars, Inc., and their colleagues published findings last September that suggest cognitive function in the elderly is improved by ingesting high levels of natural compounds found in cocoa called flavanols. The study included 90 individuals with mild cognitive impairment, a precursor to Alzheimer's disease. Subjects who drank a cocoa beverage containing either moderate or high levels of flavanols daily for eight weeks demonstrated greater cognitive function than those who consumed low levels of flavanols on three separate tests that measured factors that included verbal fluency, visual searching and attention.

    Exactly how cocoa causes these changes is still unknown, but emerging research points to one flavanol in particular: (-)-epicatechin, pronounced “minus epicatechin.” Its name signifies its structure, differentiating it from other catechins, organic compounds highly abundant in cocoa and present in apples, wine and tea. The graph below shows how (-)-epicatechin fits into the world of brain-altering food molecules. Other studies suggest that the compound supports increased circulation and the growth of blood vessels, which could explain improvements in cognition, because better blood flow would bring the brain more oxygen and improve its function.

    Animal research has already demonstrated how pure (-)-epicatechin enhances memory. Findings published last October in the Journal of Experimental Biologynote that snails can remember a trained task—such as holding their breath in deoxygenated water—for more than a day when given (-)-epicatechin but for less than three hours without the flavanol. Salk Institute neuroscientist Fred Gage and his colleagues found previously that (-)-epicatechin improves spatial memory and increases vasculature in mice. “It's amazing that a single dietary change could have such profound effects on behavior,” Gage says. If further research confirms the compound's cognitive effects, flavanol supplements—or raw cocoa beans—could be just what the doctor ordered.

    So, Can We Binge on Chocolate Now?

    Nope, sorry. A food's origin, processing, storage and preparation can each alter its chemical composition. As a result, it is nearly impossible to predict which flavanols—and how many—remain in your bonbon or cup of tea. Tragically for chocoholics, most methods of processing cocoa remove many of the flavanols found in the raw plant. Even dark chocolate, touted as the “healthy” option, can be treated such that the cocoa darkens while flavanols are stripped.

    Researchers are only beginning to establish standards for measuring flavanol content in chocolate. A typical one and a half ounce chocolate bar might contain about 50 milligrams of flavanols, which means you would need to consume 10 to 20 bars daily to approach the flavanol levels used in the University of L'Aquila study. At that point, the sugars and fats in these sweet confections would probably outweigh any possible brain benefits. Mars Botanical nutritionist and toxicologist Catherine Kwik-Uribe, an author on the University of L'Aquila study, says, “There's now even more reasons to enjoy tea, apples and chocolate. But diversity and variety in your diet remain key.”*


    The Kuna-Cocoa Connection

    The Kuna Indians who live on the San Blas Islands off Panama drink an average of five cups of high-flavanol cocoa daily. The island population is also remarkable for extremely low rates of hypertension, unlike the Kuna on the mainland, who consume processed cocoa mix low in flavanols. Researchers, suspecting the island Kuna's staggering cocoa consumption might account for their superior health, began investigating the health effects of cocoa's raw compounds. This investigation led to the finding that (-)-epicatechin, one particularly abundant cocoa compound, supports circulation.


    Smart People Eat Chocolate?

    The more chocolate a population consumes, the more Nobel Laureates it has: Columbia University's Franz Messerli discovered a positive correlation between annual chocolate consumption per capita and a country's number of Nobel Prize winners per 10 million people. The study is not meant to seriously imply that brilliance is the result of chocolate consumption—although Messerli believes chocolate probably has some benefits, his analysis was inspired purely by whimsical curiosity and exemplifies the hazards of reading too much into a correlation.

    *Erratum (2/15/13): This sentence erroneously identifies Catherine Kwik-Uribe as a nutirionist and toxicologist. She is a nutrition scientist.

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    27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 08:54

    How to Stop Bullying

    Journalist Emily Bazelon investigates the psychology of bullying, and what can be done to help

    In January of 2010, a teenage girl named Phoebe Prince walked home from school, let herself into the family apartment and hung herself in a stairwell. Prince, who’d recently moved from Ireland, been bullied for months at school, and the bullying continued even after her death, with vicious commentary on her Facebook page. The case drew national attention and a fresh round of hand-wringing about the casual cruelty of teenagers, and the continuing failure of adults to stop it. Emily Bazelon, a reporter at Slate, distinguished herself from the rest of the journalistic pack with a combination of in-depth reporting and hard-headed analysis. Now Bazelon, who has two sons, has written a book about the culture of bullying, Sticks and Stones. She answered questions from Mind Matters editor Gareth Cook.  

    Cook: Why did you set out to write a book about bullying? 

    Bazelon: Four years ago, I noticed a lot of news stories raising the alarm about “cyberbullying,” treating it as brand new, alarming, and epidemic. I wondered if that was true. I started working on a series for Slate, where I’m on staff, and I realized pretty quickly that 1)  there is no epidemic and 2) cyberbullying is mostly a new expression of a familiar behavior. It’s very much related to bullying that takes place in person. At the same time, moving online changes the dynamics of bullying—and what the experience feels like for targets—in important ways. So I set out to explore that.

    Reporting on bullying connected to my longstanding interest in the role empathy plays in our lives, and in what makes kids resilient. I have two sons, who are now 10 and 13, so I also think about all of this as a mother—how to build character, what limits to set on technology, and other questions along those lines.

    Cook: How big of a problem is bullying?
    Bazelon: Bullying isn’t an epidemic, as you sometimes hear, and it’s also not on the rise, according to the studies that have tracked it over the past 25 years. But bullying does feel more pervasive for a lot of kids when it happens, because it often extends to the Web, which they can access 24/7. Going home from school used to give kids a break. That’s often no longer true. And now that bullying takes place on social networking sites, it is more lasting, more visible, more viral. That’s how the problem has changed over the last decade.

    Cook: What do you think the public most misunderstands about the mind of the bully? 

    Bazelon: I think people typically have two images of bullies. The first (a boy) is the thug who steals your lunch money—Nelson on the Simpsons. The second is the Mean Girl who uses her social power to turn the school against you. Those bullies exist, in more three-dimensional, non-cartoon versions. But they’re not the whole picture. For example, there are also kids, known as bully-victims, who are both victims and bullies at different moments. They often have serious psychological problems, and for them, bullying is a cry for help. Even if that’s not true for the other types of bullies.

    Cook: What are the links between bullying behavior and empathy? 

    Bazelon: In the moment, kids who act like bullies can seem frighteningly devoid of empathy—they freeze out those feelings, in a way that’s chilling. But in fact, for almost all kids, that is a temporary lapse: They are capable of empathy underneath the cold façade. One girl who was being mean to one of the main characters in my book (who is a 7th grader in Connecticut named Monique) made me cringe when she said at one point, “If she killed herself, it would be her own insecure problem.” But then later that same girl said, “I feel like Monique was just depressed, because she didn’t have a lot of friends. I could see that she’d walk in the hallways with her head down.” So she did understand how Monique felt, when she let herself.

    Cook: People often have in mind a sense that certain kids are likely to be targets of bullies. What is actually known about this?  

    Bazelon: Boys who are targets of bullying tend to have less physical strength than other boys, and girls who are targets tend to be more submissive. Also, bullies often pick lower-status targets they already don’t like. Sometimes they trump up a provocation, but sometimes the conflict starts for a reason that feels real to them—even if a neutral observer wouldn’t see it that way.

    Cook: At one point, you make a parallel between fighting cholera outbreaks and preventing bullying. Can you explain this? 

    Bazelon: In 1854, a doctor named John Snow figured out the source of a cholera outbreak in London: Contaminated water that people were drawing from one particular pump in Soho. He persuaded the city authorities to remove the pump handle, and the spread of the disease immediately subsided. That story led to a key public health insight: With the right kind of intervention, you can break the hold of a mass problem. And that helps the people who still get sick, too, because as the number of patients becomes more manageable, it’s easier for them to get the care they need.

    A group of researchers at the University of Oregon applied this insight to improving school culture in the 1990s. The idea is that in a school with a lot of behavior problems, if you can find the intervention that turns chaotic hallways and classrooms into orderly ones, most students will respond accordingly. And the kids who continue to act out will often be the ones with more serious problems, and since the school no longer has to deal with an epidemic of misbehavior, it can more easily concentrate on getting them the attention they’re asking for. The University of Oregon team started a framework for addressing school climate, called PBIS (Positive Behavioral and Intervention Supports), which has shown success in reducing bullying.

    Cook: How do they intervene?

    Bazelon: PBIS is all about strengthening the connections between students and adults, for starters by building calm and order. Schools start by looking closely at the number of and reasons for referrals to the principal’s office—a key indicator of the health of a school, according to George Sugai, one of the framework’s creators. The idea is to figure out why exactly kids are getting referred for discipline and also where the bad behavior occurs. With the answers in hand, schools can address “hot spots” and then teachers can focus on students’ positive behavior—the ordinary things they do right during the day.PBIS wasn’t designed to address bullying directly, but a 2012 study by a team of researchers from Johns Hopkins found that teachers in PBIS schools reported less bullying and peer rejection than teachers in schools without PBIS.

    Cook: What is known about the long-term harm that bullying does — and how to recover? 

    Bazelon: For both kids who bully and kids who are targets, bullying has been linked to low academic performance, ongoing emotional problems, and (for bullies) drinking and drug problems, and a higher crime rate. Especially for LGBT kids, there is some evidence that bullying increases the risk of suicidal thinking and suicide attempts, though it’s important to say that most kids who are bullied, or who act like bullies, do not become suicidal.

    In terms of recovery, that really depends on the particular child and the level of bullying he or she has experienced. Some kids recover with support from home and at school—a simple thing like changing a bus route or taking a break from a social network site can help a lot. In fact, for many kids, there’s a lot of truth in the old adage, what doesn’t kill you will make you stronger—they do have the capacity for resilience. Other kids need much more intensive support, like counseling. The key is to look closely at each case individually, and talk to kids about how they’re feeling. We’re not very good at this point at predicting when an experience with bullying, however unpleasant, helps build character, and when it leaves kids seriously vulnerable.

    Cook: What are the best tools for parents? For kids? 

    Bazelon: For parents, here is a list of resources I’ve put together. And here’s a list for kids!

    The essential point is this: The most important thing we can do about bullying, as a society, is to foster empathy and resilience in kids. This is a key insight at the heart of every good bullying prevention or character education effort. Most kids do feel or can learn to feel empathy and remorse. It’s our job to help them find that capacity within themselves, and build on it. And without minimizing the devastating impact bullying can have on some kids, most recover from it. We need to remember that kids have to confront some adversity, and learn to roll with it, in order to grow.

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